Silas Quintana
Messages : 46 Date d'inscription : 16/05/2010 Crédits : young folk
DREAMCATCHER. Occupation: pseudo garagiste/ pseudo taxi/ demi-pion. Adresse: spotted tail drive (near cemetery) Bloc-notes:
| Sujet: WE’VE GOT AN OFF SCHEDULE TRIP COMIN. Dim 16 Mai - 20:25 | |
| silas moisés quintana PRAY FOR RAIN. PRENOM, NOM : SILAS MOISÉS QUINTANA DATE ET LIEU DE NAISSANCE, AGE : 26 ans, né le 30 mars 1984 à MILWAUKEE (wisconsin)
TALKING OWL.
MINNEAPOLIS, minnesota.
C’était une aubaine, vous voyez. Je ne mesurais pas encore l’étendue de ma chance mais ce coup de fil m’apparaissait déjà comme une formidable échappatoire. Il me suffisait juste de défaire le nœud de cravate, de me frotter les yeux jusqu’à ce qu’ils deviennent rouges de chagrin, d’attraper un paquet de mouchoirs et le tour serait joué. Ne restait plus qu’à se traîner vers le bureau du boss et d’annoncer la terrible nouvelle. « C’était mon grand-père préféré, vous savez. Quand on était petits on passait des étés entiers dans son espèce de ranch au milieu de nulle part. Il nous avait même construit une petite cabane dans un chêne et on dormait à la belle étoile, c’était… [reniflements] c’était vraiment le meilleur grand-père qu’on puisse avoir. » De l’autre côté, Steadman était visiblement mal à l’aise. « Il voulait être enterré à Milwaukee, à côté de ma grand-mère. C’est après sa mort qu’il a décidé de déménager vous savez. Il disait qu’il lui fallait de l’air, de l’air pur, qu’il en avait marre de la ville et qu’il voulait quelque chose de… paisible. » Sur ce dernier mot, ma voix s’est étranglée et j’ai réprimé des – faux – sanglots en détournant la tête. « Prenez le temps qu’il vous faudra, Quint… euh… Silas. Mes plus sincères condoléances. » « Merci Monsieur, ce voyage risque d’être difficile et… je… » « Vos collègues se chargeront de vos affaires en cours, ne vous inquiétez pas, nous nous occuperons de tout, la famille avant tout n’est-ce pas… » Il a réprimé un sourire devant cette maigre tentative d’humour. « La famille avant tout », c’était le slogan débile de notre dernier écran plasma lancé sur le marché, une merveille de technologie censée ‘réunir toute la famille’. Sauf que personne ne voulait les acheter, donc ça ne réunissait personne. Et cet imbécile venait me rappeler que ma famille venait d’être amputée d’un membre. Ç’en était trop, j’ai sorti mon arme fatale : le mouchoir. Steadman a bondi de son siège – noir, cuir, accoudoirs en métal poli, tout droit venu de Montréal – et a posé une paluche compatissante sur mon épaule. « Prenez le temps nécessaire, Silas, le deuil est une étape très importante et toute l’équipe est là si vous avez besoin de quelque chose. » Sourire bienveillant, lueur d’infinie tristesse dans les yeux, c’était dans la poche. Une dernière tape sur l’épaule et il était temps pour moi de ficher le camp. Je l’ai remercié « du fond du cœur » avant de repartir vers mon box, le mouchoir sec dans la poche, réprimant un sourire. J’étais tranquille pour toute la semaine à venir.
MILWAUKEE, wisconsin.
Il faut quand même que je vous le dise : mon grand-père était réellement mort. Et il nous avait vraiment construit une cabane dans les arbres quand mon frère et moi étions petits. Sauf qu’on ne l’avait pas revu depuis vingt ans – quand il avait décidé d’aller vivre dans le trou-du-cul du monde – et qu’il n’était qu’un vieux grincheux qui emmerdait tout le monde. Même mon père qui m’avait téléphoné dix minutes plus tôt m’avait annoncé la nouvelle comme il m’aurait annoncé qu’il allait préparer un gratin de brocolis pour Noël. Pas de torrents de larmes au menu, juste un profond ennui à l’idée de passer un après-midi à l’église et la joie de pouvoir s’échapper du boulot. J’avais vraiment touché le gros lot, sachant que le père de Steadman avait passé l’arme à gauche quelques mois plus tôt… et qu’il était du genre très généreux quand on arrivait à l’attendrir. Comprenez-moi : cette société d’Electronique était chiante à mourir et il me suffisait juste de balancer un rapport chaque mois pour garder ma place. Le salaire était correct, les collègues séduisantes, mais le café était toujours dégueulasse et il n’y avait aucune promotion à l’horizon. En plus, le boulot ne rimait à rien. Alors voler des vacances… c’était le rêve. Arrivé à Milwaukee le jour même de l’enterrement, j’ai trouvé toute la famille habillée de ses plus sinistres vêtements et discutant gaiement du prochain Noël. Même mon frère était sorti de son trou et s’était fait à peu près présentable, contrairement aux autres grandes réunions de famille où il débarquait en salopette tâchée de cambouis. Timothy représentait le cliché-type du garagiste : belle gueule, macho sur les bords, chercheur d’emmerdes et accro à la bière. Nos parents étaient des grands fans du Nouveau Testament, je crois. Il ne manquait plus que Titus pour que les missionnaires de Saint-Paul soient au complet… Famille de barges. Mais l’après-midi aurait été terriblement ennuyante si Tim n’avait pas servi de divertissement en me racontant TOUT ce qu’il lui était arrivé depuis les quatre derniers mois. Le pasteur n’arrêtait pas de nous lancer des regards réprobateurs. En fait, il devait se demander quelle genre de famille on était, à discutailler alors que « notre frère Julio montait au ciel en paix, amen. » Le cercueil a été transporté jusqu’au cimetière, fourré dans un carré en béton sous la terre, puis tout le monde s’est éloigné et on est allé casser la croûte. Ne rien faire donne faim. Enterrer quelqu’un donne faim. Vous n’aviez jamais remarqué ça ? Bref. Je ne vous raconte pas ça pour rien, venons-en au fait : le lendemain, après avoir ‘accidentellement’ retrouvé quelques copains en ville et bu jusqu’à plus soif, nos têtes de déterrés (sans mauvais jeu de mot) ont renfilé le costume-cravate pour se rendre chez le notaire, pour la lecture du testament. Toute la famille avait été invitée, s’entassant tant bien que mal dans la petite pièce qui sentait le moisi. Et la première chose que le vieux binoclard nous a lue, c’est que la maison du grand-père avait été léguée à Silas et Timothy Quintana. Ses seuls petits-enfants.
SIOUX FALLS, south dakota.
Tim n’a pas tardé à sautiller sur place comme un gamin qui aurait gagné la console de jeu High Tech au loto de l’école. « La maison putain, Sy ! T’as plus qu’à quitter ton job pourri, moi je lâche le garage – de toute façon ça fait un moment que Tyler m’emmerde – et on s’installe là-bas, on monte un truc, je sais pas ! Plus de loyer à payer, plus de concierge à supplier en fin de mois, plus de ville puante, le bonheur quoi… ! » Le pire, c’était qu’il y croyait vraiment. Tant et si bien que je me suis laissé convaincre… au bout de trois jours. Il ne me fallait pas plus que l’enthousiasme débordant et irraisonné d’un gamin de vingt ans – vingt deux plus exactement – pour me persuader de déposer ma lettre de démission. Comme si pendant toutes ces années, j’avais passé mon temps à attendre que quelqu’un me secoue les puces. Assez triste, à y penser. Mais sur le moment, je n’ai réfléchi à rien. On a embarqué quelques meubles, vidés nos appartements minuscules, rassemblé le peu d’affaires auxquelles on tenait dans trois ou quatre cartons chacun et on a filé vers l’Ouest. Ça ne débordait même pas du Pick-up. On a fait une seule et unique halte à Sioux Falls après un peu moins de neuf heures de route, histoire de se dégourdir les jambes et de manger un bout. Dans le petit café qu’on a trouvé à côté de la station d’essence, Tim n’a pas arrêté d’évoquer de vieux souvenirs de gosses, quand on jouait dans la cabane dans les arbres, quand grand-mère nous faisait des citronnades en plein été, les draps qui sentaient l’abricot – comment est-ce qu’il se souvenait de ça bordel ?! – le rocking-chair sur le porche, l’escalier qui grinçait un peu et tout un tas d’autres conneries. On était partis tôt, il n’était que quatre heures de l’après-midi. Tim trépignait d’impatience à l’idée de se garer devant notre nouvelle maison d’ici quelques heures, alors on a vite repris la route, toujours plein Ouest.
ROSEBUD, south dakota.
À huit heures du soir, le panneau « Welcome to the Rosebud Indian Reservation » défilait sous nos yeux étonnés. Ah oui, on avait oublié qu’il y avait une Réserve d’Indiens, aussi. Et que le Dakota du Sud était plus ou moins envahi de Réserves d’Indiens. Mais bon, on n’était plus au Far West, maintenant les Indiens étaient gentils, pas vrai ? Et civilisés, et tout… même si leurs villes étaient de sacrés labyrinthes. Impossible de trouver un seul nom de rue. Je sais bien que la nuit commençait à tomber, que nos paupières étaient lourdes et qu’on n’arrêtait pas d’osciller entre exaltation et amertume à chaque coin de rue, seulement on ne reconnaissait plus la maison et la ville semblait tout simplement morte. Non, il y avait une petite baraque d’éclairée… une espèce d’épicerie. Ni une, ni deux, on est descendus de voiture et on a poussé la porte vitrée de la supérette. « Excusez-moi, vous sauriez où se trouve la maison de Julio Quintana ? » Derrière le comptoir, un vieil Indien nous a regardés d’un œil suspicieux. Sans répondre. Génial. « Euh… vous parlez anglais ? » La réponse a fusé, à peine méprisante : « Bien sûr que oui. Connais pas cet homme. » Tim est intervenu en gesticulant dans tous les sens. « Mais si, vous savez, un vieux papy un peu grincheux qui passait ses journées dans son rocking chair… Et dans son jardin aussi. Pas très agréable, pas très bavard, plutôt grand il me semble non Silas ? Il est mort il y a quelques jours. » Visiblement, l’autre n’avait pas l’air de savoir de quoi on lui parlait. Ou peut-être qu’il n’avait juste pas tellement envie de nous renseigner. Mais la mention du décès a paru déclencher quelque chose et il a semblé – je dis bien semblé – qu’il s’est détendu un peu. « Spotted Tail. Vous traversez la ville et c’est juste avant de sortir, sur la gauche. » D’un signe de tête, il nous a ensuite invités à dégager. Ce qu’on a fait sans tarder. Spotted Tail Drive, puisque c’était apparemment le nom de la ‘rue’, y était apparemment célèbre pour son cimetière. Les pierres tombales se dressaient dans l’obscurité comme des ombres menaçantes et en face, de l’autre côté de la route… il y avait la baraque du grand-père. Marrant, tiens, personne ne s’était souvenu de ça. J’ai garé le pick-up dans ce qui ressemblait plus ou moins à une allée de garage – à moins que ça n’ait été un parterre de fleurs mortes ? – et on est tous les deux descendus de voiture, aussi excités que des gosses arrivant à Disneyworld. Sauf que l’enthousiasme s’est lentement essoufflé quand l’odeur s’est fait sentir. Une odeur de… moisi. D’égout, de terre, de tabac froid et de mort. J’aurais même juré avoir entendu le couinement d’une souris. Bienvenue chez vous, étrangers ? Tim a refusé d’aller dormir au petit hôtel qu’on avait vu en passant, même pour une nuit. En fait, on était tellement crevés qu’on aurait même pu dormir dehors. Alors la première partie du parcours du combattant a commencé : trouver des matelas et des couvertures. Il n’y avait rien au rez-de-chaussée à part une épaisse couche de poussière et de la vaisselle crade, alors on s’est dirigé vers l’escalier. Tim s’en rappelait bien, il grinçait. Mais pas qu’un peu. Il semblait même sur le point de s’écrouler. On a tout de même réussi à gravir toutes les marches et à trouver de quoi dormir. Et là, à neuf heures du soir, on est partis directement dans les bras de Morphée.
Ça fait deux mois qu’on est là. Et je peux vous dire que la maison rêvée du papy, elle est pas si merveilleuse que ça. On a rien d’autre alors on y reste, mais le jour où on arrive à finir les travaux, à la rendre présentable et peut-être à la vendre, c’est fini, on repart. On aurait peut-être dû se douter qu’il y avait quelque chose de louche là-dessous… une petite maison idéalisée par les souvenirs au beau milieu d’une réserve d’Indiens pour la plupart pas franchement accueillants, c’est sûr, y’avait anguille sous roche. On a même dû vendre le pick-up et trouver un vieux modèle d’occas’ pour économiser. En attendant, Tim a replongé les mains dans le cambouis au petit garage de la ville. Faute de mieux, je m’amuse avec la dépanneuse quand les autres sont trop occupés, et à l’occasion je fais aussi office de taxi. Ah oui, on m’a aussi engagé en tant que pion à mi-temps, au lycée. Rien à voir avec le costume-cravate de Minneapolis hein ? Foutu Papy, même mort il continue d’emmerder le monde.
MY DREAM CATCHER. d’habitude je n’aime vraiment pas poster un squelette, c’est moche, mais pour la première fois de ma vie je prends quelqu’un qui est susceptible d’être pris dans les 15 prochaines secondes alors je me dépêche parce que sinon je vais devoir embrocher celui qui m’le piquera. et pour commencer, c’est quand même moyen. BON sinon j’ai lamentablement craqué alors que je disais que je réfléchirais pendant des jours et des jours, mais l’inspiration, le temps, la motivation et ma journée larvesque m’ont poussé à. en plus il y a l’avatar, voilà, regardez un peu comme cette société d’esthétique nous pousse à l’ignominie. (mais vous, je vous aime bien quand même) et pour clore ce paragraphe délicieux, je vais vous clouer le bec parce que j’ai pas de chaussettes.
WILD IS THE WIND. AVATAR : Hayden Christensen (que je n’aime pas en temps normal, mais bon, j’ai plus d’imagination et il a une belle gueule de hargneux) MOT DE PASSE : OK GROUPE : STRANGERS IN TOWN MULTI-COMPTE : pas encore, les lapins. (mais il est où ce bar au fait ?)
Dernière édition par Silas Quintana le Jeu 20 Mai - 15:40, édité 8 fois | |
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Silas Quintana
Messages : 46 Date d'inscription : 16/05/2010 Crédits : young folk
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| Sujet: Re: WE’VE GOT AN OFF SCHEDULE TRIP COMIN. Mar 18 Mai - 22:34 | |
| mais pas de flagellation au programme hein, je te rassure (sinon il y a Silas de WEEDS, et c'est tout autre chose...) bref, devinez quoi, j'AI FINI ! ça doit bien faire des années que j'ai pas pondu une présentation aussi rapidement. (2 jours au lieu d'une semaine ! hallelujah !) et sans en rajouter des tonnes. je suis allée à l'essentiel, c'est un peu fouillis et tout mais la spontanéité du personnage a parlé. | |
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Tallulah Pamptopee
Messages : 61 Date d'inscription : 16/05/2010 Age : 33 Pseudo : noctambule Crédits : cristalline
DREAMCATCHER. Occupation: professeur de littérature. Adresse: crow eagle drive, n°9 Bloc-notes:
| Sujet: Re: WE’VE GOT AN OFF SCHEDULE TRIP COMIN. Mar 18 Mai - 22:38 | |
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Nuttah Waslan LADY PETITE FLEUR
Messages : 495 Date d'inscription : 02/05/2010 Age : 30 Pseudo : Raine Crédits : brightsoulemate, sheepy_hollow and rhcp_csi
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